Entre un archipel japonais et une injonction à l’amour en italien, on ignore toujours la véritable origine du nom du trio genevois… Il en va de même pour leur musique : inclassable. Entre dance hall, afro pop, guayla, réminiscense dub et sonorités moyen-orientale, AMAMI trace une route unique dans le paysage musical genevois, suisse et international.
Fondé par la claviériste et bassiste Inès Mouzoune, Raphaël Anker (Imperial Tiger Orchestra) à l'EVI, aux percusions et à la boite à rythme et Gabriel Ghebrezghi au chant et casiotone, AMAMI est avant tout un espace de rencontre et d’expérimentation. Entre plusieurs origines, érythréennes pour Gabriel Ghebrezghi, italienne et suisse pour Raphaël Anker, bulgare et marocaine pour Inès Manzoune, leur son fusionne également différentes sensibilités musicales : électroniques, musiques traditionnelles, dub et expérimentales.
Avec Giant, EP sorti en septembre 2019, AMAMI a lancé les bases d’un univers dépourvu de frontière qui fusionne sans complexe dance hall, rythmes tropicaux et dub enivré. Après quelques dates prometteuses, dont un passage remarqué aux Transmusicales de Rennes, le trio a été freiné dans son élan par la situation que l’on sait… Il en fallait plus pour les stopper ! En quelques semaines, le groupe compose et enregistre son premier album, Soleil. Un passage en studio aux allures de mise au vert, loin de la morosité ambiante des scènes, vides et silencieuses.
Leurs album Soleil est un joyau brut, une bande-son pop, street et terriblement moderne menée par un groupe en feu. Claps furieux, rythmes hypnotiques, basses profondes, synthés aiguisés et voix aux accents soul et pop créent un étrange cocktail, une danse post-moderne frénétique. In The City, Soleil, aux beats effrénés, incarnent le mieux le son urbain du groupe où s’entremêlent dance hall, refrains pop et cris survoltés. Sur Highway Dehli et Atlas, s’expriment les racines musicales du groupe : les rythmiques d’Afriques du Nord, des vers en Trigrinia et ces leads de synthés et EVI qui rappelleront les envolées d’Oumar Souleyman, Mammane Sani ou Hailu Mergia. Fresh et son refrain digne de Sade Adu, le planant Mystery et le furieux Sempre Tu chanté en italien versent dans une étrange langueur mellow et pop mais toujours terriblement bouncy et excitant. Dans cette construction imparable, Dangerous Flower et son mix à la Scientist offre la touche dub qui vient parachever l’œuvre. Définitivement, Soleil s’impose comme la soundtrack d’un dance floor qui n’attend que ses plus beaux pas de danse !