En 2019, Eiffel sort un nouvel album. Le sixième en dix-huit ans d'activité. Dix-huit ans ! L'album de la majorité ?
Ce serait un paradoxe pour un groupe qui s'est toujours situé dans la marge. Car si ce nouveau disque, comme ses prédécesseurs, est marqué par l'envie d'en découdre, il est aussi peuplé de visions récurrentes et de personnages étranges, dans un univers qui n'est pas sans rappeler Georges Orwell ou Philip K. Dick (auquel la première incarnation d'Eiffel, Oobik And The Pucks, faisait déjà référence).
Sans être jamais parti, Eiffel revient. Au sommet de sa forme.
Et fait ce qu’il sait certainement le mieux faire : fédérer les troupes. Stupor Machine est un disque habité et ambitieux, traversé par le plaisir évident de jouer (et tourner) ensemble - Romain utilise parfois l’expression “Carcan adorable” pour parler du groupe. C’est le disque de quatre musiciens qui, épanouis par leurs projets personnels, ne s’inscrivent jamais dans la routine. Stupor Machine n’est pas une invitation à l’engagement, ce n’est pas non plus un discours sur le monde d’aujourd’hui. C’est juste le meilleur disque de rock que ces quatre-là pouvaient faire.
Et si c’est peu dire, ce n’est pas rien.