C’est une fille qui chante. Elle dit qu’elle s’appelle Grise. Elle est brune et petite. Sa voix est douce mais piquante aussi.
C’est presque rock n’roll comme elle sort sa poésie.
Parfois, elle fredonne, parfois elle crie, elle chante la vie, la mort, l’amour. Et puis, y a un mec avec une bonne bouille auprès d’elle qui, lui, fabrique du joli, du doux, du rond. Elle dit que c’est son Cornac. Il gratte des instruments en bois ; il a une guitare, et un violoncelle ; et, quand il joue de leurs cordes, on dirait que Grise s’envole.
Poète de l’intime, Grise Cornac déambule dans les méandres des songes, ondule dans le labyrinthe de l’âme et livre un disque précieux : L’Être à la nuit. L’air y est doux, et embaume avec délicatesse et spontanéité des paysages un brin mélancoliques, souvent lunaires, toujours libres. L'Être à la nuit est en chacun, il sonde l'infiniment vaste du noir sans sommeil quand les horloges sont loin et que le reste du monde semble s’être retiré.