Jazz Progressif / Paris
GUILLAUME PERRET

Free. Dans l’histoire du jazz, l’adjectif a ouvert les horizons esthétiques, libéré les énergies artistiques. Gratuit, libre, à chacun sa définition. Ornette Coleman l’a dit en son temps, et depuis 1960, être free en jazz, c’est aussi être sujet à quelques malentendus. En choisissant ce qualificatif pour son nouvel album, Guillaume Perret augure de futurs débats sur la nature même de son jazz. « Conçu comme une musique de film, Free se veut un parcours libre au travers de différents paysages, différentes émotions. », prévient le saxophoniste, qui souhaite tomber le masque, pour en revenir à l’essence de ce qui fonde sa singularité.

Pour ce solo, le saxophoniste qui n’a jamais caché son goût pour l’hybride choisit donc de se démultiplier. Sur l’instrument, bien entendu, grâce au dispositif mis en place, il occupe tous les rôles. Mais aussi au fil des pistes, où il varie les plaisirs : plages minimales, irruptions balkaniques, tentations électroniques, pause mélancolique, rebonds plus denses, pas décalés vers la piste de danse...Guillaume Perret explore le son, le sien qu’il distord à tel point que l’on peut croire que tout ceci tient de la programmation. Il n'en est rien : tout est joué en temps réel !