La carrière de ce bluesman canadien est hors du commun. Jeune chanteur dans les années 1970, Harrison a vendu plusieurs millions de disques en prêtant sa voix à l’un des ensembles de musique soul les plus réputés de son temps, Chairman of the Board. Ce succès planétaire ne l’a pas empêché de vouloir retourner aux sources de son art. « Le blues a toujours été ma préoccupation artistique première, précise-t-il. Avant l’abolition de l’esclavage, certains de mes ancêtres se sont enfuis des plantations sudistes afin de trouver refuge au Canada, mais une grande partie de ma famille est restée dans le Tennessee. Chaque fois que j’allais leur rendre visite, tout au long de mon enfance et de mon adolescence, j’étais profondément ému par la force de cette musique qui leur avait permis de survivre. Contrairement à une idée reçue, le blues n’est pas une musique triste ; c’est une musique qui vous aide à surmonter la tristesse et les épreuves. »
Les compositions de Kennedy, chantées à l’accompagnement d’un banjo, d’un harmonica, d’une mandoline ou de simples cuillères, s’inspirent de cet exemple. Elles racontent des histoires à la fois actuelles et éternelles en puisant aux sources mêmes de la musique afro-américaine. Auteur à la plume poétique marquée, ce country bluesman du XXIe siècle met son humour décapant au service d’un blues réconcilié avec la marche du temps.