Si Clémence et Nicolas avaient tout bien fait comme il faut, elle n’aurait pas plaqué ses études de droit pour faire de l’effeuillage burlesque, il n’aurait pas saboté son entrée au Conservatoire pour jouer du punk en Belgique. Ils ne se seraient pas non plus rencontrés sur un tournage comme Birkin et Gainsbourg, et ne partageraient pas le loyer d’un deux-pièces trop cher en centre-ville ainsi qu’un abonnement OCS. Elle aurait voulu vivre dans un film de Jacques Demy et n’oublie jamais de faire des doubles nœuds à ses baskets pour chiller sur les quais. Après avoir refait 100 fois le test sur internet, c’est une vraie Gryffondor.
Lui trouve l’issue du Retour du Jedi beaucoup plus élégante que celle du nouveau testament et passe tout son temps en studio. Il nourrit une peur panique des crevettes et n’entend pas grand chose aux mots en “isme”.
Le grand flippe d’échouer, de décevoir... le syndrôme d’imposture, Slogan s’en défait non sans mal en terrasse. Quand la crise d’angoisse pointe le bout de son nez, ils ne sortent plus les armes, mais les micros. En troquant les synthés made in Hollywood pour un piano timide, les beats trap pour une batterie 60’s et les infras pour une basse violon. Monter sur scène n’est plus un métier, juste un moyen de rencontrer l’autre et de s’endormir en souriant avec l’envie que Demain revienne. Pile au croisement entre Vincent Delerm et Lily Allen, c’est en trio, accompagnés par Antony Gatta à la batterie que Slogan sort du fond de la classe pour parachever leur thérapie.